dimanche 25 octobre 2009

1896 - Georges Méliès le premier trucage du cinéma - First Special effect SFX

En 1896 Georges Méliès réalise les premiers trucages de l'histoire du cinéma.  First Special effect

Georges Méliès est le père des trucages et des effets spéciaux utilisés au cinéma et en vidéo actuellement. Il réalise les trucages directement à la caméra. Il n'existe pas encore des logiciels de retouche comme After Effect, ni des régies numériques avec des mélangeurs!

Méliès assiste en 1895 à la première projection de cinématographe des Frères Lumière à Paris. Il comprend tout de suite ce qu'il peut apporter au cinéma naissant. Illusionniste de métier, il applique les principes de la prestidigitation et de l'escamotage dans ses premiers films, associés au cut camera ou stop trick. Dans le film Escamotage d'une dame chez Robert Houdin ( the vanishin Lady ) l'apparition/disparition du personnage se réalise en cut caméra. A savoir en arrêtant la caméra et l'action en même temps, et à reprendre ensuite l'enregistrement caméra et l'action en mouvement avec ou sans le personnage.


Mélies dans le film un homme de tête réalise une nouvelle prouesse technique. Cette prouesse donne au cinéma le principe du trucage utilisant la technique d'incrustation. MELIES utilise la réserve dans le noir des sels d'argent pour réaliser une surimpression. Si les sels d'argent ne reçoivent pas de lumière, la pellicule reste noir. Les sels d'argent peuvent alors recevoir de nouveaux de la lumière pour être impressionnés, pour capter la lumière.
MELIES filme une première fois la tête sur un fond noir. Il note soigneusement le minutage exact, à la seconde près, les différentes actions de la scène. il rembobine ensuite le film au début du plan. Il film ensuite la second élément du film, la seconde tête sur la table. Idem, il note avec exactitude les minutage des actions dans le film pour que les actions soient synchronisées. Idem pour la troisième tête. La scène final est réalisée en dernier. Dans ce film, MELIES réalise 4 prises de vues dont 3 en surimpression (deux têtes sur les tables et la scène principale). Pour que l'effet soit réussi, MELIES est d'une minutie exemplaire. Grâce au minutage parfait, presque à l'image, l'effet est garanti quand il tape sur la table avec sa guitare pour enlever les têtes.
On utilise toujours ce principe en incrustation, c'est la coucha alpha, la couche noire dans laquelle on peut incruster une image dans la découpe noir. Dans Photoshop quand on réalise des calques de fusion, et dans After Effect.


1909 - Le Locataire Diabolique ( The Devilish Tenant ) de Georges MÉLIÈS

Dans le film le locataire diabolique ( The devilish Tenant ), MELIES n'oublie pas son métier de départ. Il associe le principe de prestidigitation des malles des indes et du cut camera (Stop trick). D'abord, quand le locataire construit son intérieur. Ensuite pour donner l'illusion d'une malle sans fin.
Pour l'illusion de la malle sans fin, le trucage est simple, mais qu'elle efficacité! Quand un ou deux objets sont sortis de la malle, l'acteur se fige dans la position et on arrête la caméra. Un assistant ajoute alors de nouveaux bibelots dans la malle en prenant soin de les cacher, de les rendre invisible. L'acteur reprend le mouvement, la caméra est de nouveau mise en route. L'acteur peut ressortir alors de nouveaux objets.
Pour accrocher les bibelots aussi facilement, l'acteur lance d'abord l'objet. On arrête la caméra juste avant que l'objet tombe et l'acteur fige son corps et son mouvement en même temps. Un assistant accroche ensuite le bibelot. Au moment ou la caméra est remise en route, l'acteur prolonge son mouvement.
Le passage du piano est un excellent moment du film illustrant la technique du cut camera.
Notons que ce film est coloré à la main, technique utilisée pour la première fois en 1894 pour la serpentine dance.

Dans le film l'homme à la tête de caoutchouc, MÉLIÈS utilise une nouvelle fois la réserve dans le noir des sels d'argent pour réaliser une surimpression, technique maintenant maîtrisée. Mais il ajoute dans ce film un élément de trucage supplémentaire. Il additionne alors à la surimpression un mouvement de caméra. A savoir un déplacement de caméra vers l'avant pour donner l'illusion que la tête grossie quand le personnage la gonfle avec le soufflet. A la fin du film, le cut caméra est utilisé ensuite pour donner l'illusion que la tête explose. Dans ce film, une fois de plus MÉLIÈS nous montre une réalisation et un contrôle technique parfait.



1902 - L'homme à la tête de caoutchouc ( The Man With The Rubber Head ) de Geoges MÉLIÈS


Le "fond vert", grand-père des effets spéciaux par lemonde.fr




Nam June Paik, père du trucage vidéo et de l'art vidéo


Zbigniew Rybczynski, père du trucage vidéo

Zbigniew Rybczynski, réalisteur truqueur de génie, utilise dans la vidéo Tango (1980) le principe de la couche alpha et de l’incrustation vidéo. Plus de 40 personnages se retrouvent dans une même pièce, avec chacun sa propre histoire. Dans le trucage vidéo le noir de la pellicule argentique est remplacé par du bleu. On filme les personnages sur un fond bleu et on remplace ensuite la couleur bleue par une image de référence.  Avec les techniques de trucage numérique modernes, une couche alpha est crée en plus pour l'incrustation. Image noire et blanche qui sert de découpe pour l'incrustation des personnages dans un décor. On retrouve ainsi la référence noire, chère au principe de trucage de Georges Méliès.
Tango de Zbigniew Rybczynski

Zbigniew Rybczynski applique ce principe d'incrustation avec génie une nouvelle fois en 1987 pour le clip Imagine de John Lennon. Un long plan séquence en travelling latéral nous relate la vie d'un homme et les épisodes chronologiques attenantes. Chaque pièce étant une étape de sa vie.
Image de John Lennon. Vidéo de Zbigniew Rybczynski


Article venant du dossier sur l'histoire du cinéma


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